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La Chanson d’Arthur.

Ne cherchez pas le corps d’Arthur dans la vallée de Camlan ; ne cherchez pas son épée dans la vallée de Camlan : elle est, avec son corps, dans l’île ronde de l’Océan bleu. »


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Arthur tombe sur l’herbe sanglante, et ses yeux se ferment.

Lorsqu’il les rouvre, la lune brille. Il se soulève sur le coude, il ne voit autour de lui que des cadavres et des corbeaux ; il laisse retomber sa tête sur l’herbe. Il songe à la reine Genièvre.

Une alouette chante. « Pourquoi cette alouette chante-t-elle ? se dit-il ; les alousettes sont donc comme les femmes ? » Mais l’alouette chante doucement, et il aperçoit une femme qui s’avance en regardant chaque cadavre. Les yeux d’Arthur sont troubles ; il la voit à peine au