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Poëmes en prose.

morts ! Ils sont morts pour une femme, les guerriers vaillants !

Alors Medrod dit : « Baissons nos lances. » Mais Arthur crie : « Genièvre ! Genièvre ! » Et les lances volent en éclats. Ils tirent leurs épées tranchantes comme le vent du nord, lourdes comme la grêle, et ils les font tournoyer au-dessus de leurs têtes.

C’est un beau combat.

Les armures pétillent sous les coups comme le fer sur l’enclume ; le sang perle sur les mains ; les haleines font un brouillard, et les chevaux s’arrachent des lambeaux de poitrail.

C’est un beau combat.

Les deux chevaux s’abattent, et le guerrier, vigoureux comme l’ours, serre l’Écossais entre ses bras. Les deux cuirasses se fendent ; Médrod ouvre la bouche et tombe ; mais Arthur tombe aussi, la poitrine brisée.