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céder, et les autres s’en jugèrent dignes eux-mêmes ; tandis que Galba y fut appelé, et obéit à ceux qui le proclamèrent. Mais il n’eut pas plutôt prêté son nom à l’audace de Vindex, que le mouvement, regardé dans le principe comme une révolte, fut dès lors considéré comme une guerre civile, parce qu’il eut pour chef un homme digne de régner ; et pourtant Galba s’était moins proposé de prendre pour lui l’empire, que de se donner lui-même à l’empire ; et ce fut dans cette vue qu’il voulut commander à des Romains corrompus par les flatteries de Tigellinus et de Nymphidius, comme Scipion, Fabricius et Camille commandaient à ceux de leur temps. Malgré sa vieillesse, il se montra, en tout ce qui concernait les armées et la guerre, digne de l’ancienne Rome ; et si, en se livrant à la cupidité de Vinnius, de Lacon et de ses affranchis, qui faisaient trafic de tout, de même que Néron s’était livré à des hommes insatiables, il ne fit regretter à personne son gouvernement, beaucoup du moins eurent pitié de sa fin misérable.