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fant, ne donna aucune marque de cette altération que produit le poison, et se conserva net et frais pendant tout ce temps.

Roxane se trouvait enceinte : elle reçut, par cette raison, les hommages des Macédoniens. Jalouse de Statira, elle lui écrivit, au nom d’Alexandre, une lettre supposée pour la faire venir : Statira trompée arrive. Roxane la fait mourir avec sa sœur, qui l’avait accompagnée, et ordonne qu’on jette leurs corps dans un puits qu’elle fait combler ensuite ; crime dont Perdiccas fut le confident et le complice. Perdiccas fut, en effet, celui qui jouit, dans les premiers temps, de la plus grande autorité, parce qu’il traînait après lui Arrhidée, comme la sauvegarde qui lui assurait la puissance royale. Arrhidée était fils de Philippe et d’une courtisane de basse extraction, nommée Philinna. Mais il avait eu l’esprit affaibli par une grande maladie, qui n’était l’effet ni du hasard ni d’un vice de constitution : il annonçait, dans son enfance, un caractère aimable et un esprit élevé ; Olympias lui donna des breuvages qui altérèrent son tempérament et troublèrent sa raison[1].


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  1. C’est aussi Olympias qui le fit périr lorsqu’elle revint en Macédoine, à la sollicitation de Polysperchon, et assouvit sa vengeance sur tous ses ennemis, sous prétexte de venger la mort d’Alexandre.