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CIMON.

de coups irréparables. Il est vrai qu’Agésilas, longtemps après, porta ses armes en Asie, et engagea une courte guerre avec les généraux du roi qui commandaient dans les provinces maritimes. Mais, avant d’avoir rien fait de grand et de mémorable, il fut rappelé par les nouveaux sujets de sédition et de trouble qui s’étaient élevés dans la Grèce, laissant les exacteurs du roi de Perse lever des impôts au sein des villes alliées et amies des Grecs : tandis que pas un greffier perse n’était jamais descendu, ni un seul homme de guerre ne s’était montré, près de la mer, lorsque Cimon commandait, à plus de quatre cents stades[1].

Ce qui prouve que les restes de Cimon furent transportés dans l’Attique, c’est le tombeau qui s’appelle de nos jours encore Cimonia. Toutefois les habitants de Citium, suivant l’orateur Nausicratès[2], honorent un tombeau de Cimon, parce que, dans un temps de famine et de stérilité, le dieu leur ordonna de ne pas négliger la mémoire de Cimon, et de l’honorer et de le vénérer comme un être d’une nature supérieure.

Voilà quel fut le capitaine grec.

  1. Environ vingt lieues.
  2. Nausicratès est inconnu. Peut-être faut-il lire Naucratès, qui avait été disciple d’Isocrate, et que Cicéron mentionne au nombre des historiens.