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tombe à leurs pieds, et un moment après il expire. Les Platéens, par admiration pour son dévouement, l’enterrèrent dans le temple de Diane Eucléia, avec ce vers tétramètre pour épitaphe :

Euchidas courut à Pytho, et revint ici le même jour.


Cette déesse Eucléia est Diane, suivant le plus grand nombre d’auteurs ; d’autres disent que c’est une fille d’Hercule et de Myrto, fille de Ménœtius et sœur de Patrocle ; qu’étant morte vierge, les Béotiens et ceux de Locres lui décernèrent de grands honneurs. Il y a, dans chacune de leurs places publiques, un autel qui lui est consacré, et une image qui la représente ; et c’est là que les fiancées et les fiancés sacrifient avant d’épouser.

Il se tint peu de temps après une assemblée générale de la Grèce, dans laquelle Aristide proposa le décret suivant : « Les chefs et tous les députés des villes de la Grèce se réuniront tous les ans à Platée, en commémoration de la victoire : on y célébrera, chaque cinquième année, des jeux en l’honneur de la liberté : on lèvera dans toute la Grèce dix mille boucliers et mille chevaux, et on équipera une flotte de cent navires, pour faire la guerre aux Barbares. Les Platéens seront regardés comme des hommes saints et consacrés au dieu, et ils feront des sacrifices pour le salut de la Grèce. » Tous ces articles furent confirmés, et les Platéens se chargèrent de célébrer tous les ans l’anniversaire de la mort des Grecs qui étaient tombés sur le champ de bataille, et qu’on y avait inhumés.

Ils l’observent encore aujourd’hui, et de la manière suivante.

Le 16 du mois Mémactérion[1], qui est, chez les Béo-

  1. Partie de septembre et d’octobre.