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endroit ; et l’on y trouva la bière d’un homme de grande taille, et, à côté, un fer de pique et une épée. Cimon fit charger ces restes sur sa trirème. Les Athéniens, ravis de joie, les accueillirent avec des processions et des sacrifices : on eût dit que Thésée lui-même revenait dans la ville. Ils les placèrent au centre d’Athènes, près de l’endroit où est maintenant le Gymnase. C’est un lieu d’asile aux esclaves, et à tous les citoyens faibles qui craignent l’oppression des puissants. En effet, Thésée, pendant sa vie, avait été le protecteur des opprimés, et recevait avec humanité les prières de ceux qui venaient implorer son secours.

Les Athéniens célèbrent, en son honneur, un sacrifice solennel, le 8 du mois Pyanepsion[1], jour où il était revenu de Crète avec les autres jeunes gens. On l’honore aussi le 8 de chaque mois, soit parce qu’il arriva pour la première fois de Trézène à Athènes le 8 du mois Hécatombéon[2], comme l’a écrit Diodore le Périégète[3], ou qu’ils crussent que ce nombre lui convenait mieux que tous les autres, parce qu’il passait pour fils de Neptune, et qu’on fait des sacrifices à ce dieu le 8 de chaque mois. La raison, c’est que le nombre huit, étant le premier cube formé du premier nombre pair, et le double du premier carré, représente naturellement la puissance ferme et immuable de Neptune, ce dieu que nous surnommons Asphalius[4] et Gééochus[5].

  1. Partie d’octobre et de novembre.
  2. Partie de juillet et d’août.
  3. Écrivain cité plusieurs fois par Plutarque, et auteur d’un ouvrage sur les tombeaux. On ne le connaît pas autrement.
  4. C’est-à-dire qui soutient les fondements de la terre.
  5. C’est-à-dire qui embrasse la terre.