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mort, maîtresse du royaume ; Thésée fit un traité avec elle : il reprit les jeunes Athéniens, et il unit d’amitié les Athéniens avec les Crétois, lesquels jurèrent de ne jamais recommencer la guerre.

Il y a encore, sur ces faits, et à propos d’Ariadne, une foule d’autres traditions, mais qui n’ont aucun caractère d’authenticité. Ainsi les uns disent qu’Ariadne, abandonnée par Thésée, se pendit de désespoir ; d’autres que, conduite par des matelots dans l’ile de Naxos, elle y épousa Œnarus, prêtre de Bacchus, et que Thésée l’abandonna pour un nouvel amour.

Il était agité d’un violent amour pour Églé, fille de Panopéus.

Héréas de Mégare[1] dit que Pisistrate retrancha ce vers, d’entre ceux d’Hésiode, comme aussi, pour faire plaisir aux Athéniens, il ajouta celui-ci, dans l’évocation des morts par Homère :

Thésée et Pirithoüs, illustres enfants des dieux[2].

Suivant quelques autres, Ariadne eut de Thésée deux fils, Oenopion et Staphylus. C’est le sentiment d’Ion de Chios[3], qui dit, de sa patrie :

La ville que fonda Œnopion, fils de Thésée.

Ce qu’il y a de mieux avoué dans ces fables est, pour ainsi dire, dans la bouche de tout le monde. Toutefois Péon d’Amathonte[4] a publié, sur ce sujet, un récit qui diffère de tous les autres. Thésée, selon lui, ayant été jeté par la tempête sur les côtes de Cypre, et Ariadne, qui était grosse, se trouvant incommodée par la tour-

  1. Écrivain inconnu.
  2. Odyssée, chant XI, vers 630.
  3. Poëte tragique et élégiaque du temps de Périclès.
  4. J’ignore en quel siècle cet écrivain a vécu. C’était un chroniqueur qui avait recueilli des histoires d’amour.