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Alexandre pour l’avertir que son camp et ses bagages sont perdus, s’il n’y envoie sur-le-champ un puissant secours du front de la bataille. Alexandre venait de donner au corps qu’il commandait le signal de la charge. « Dites à Parménion, répondit-il au courrier, que son trouble l’empêche de juger sainement des choses, et lui fait sans doute oublier que si nous remportons la victoire, nous aurons, outre notre bagage, celui de l’ennemi ; et que, vaincus, nous n’aurons plus à songer aux bagages et aux prisonniers, mais à mourir honorablement en faisant les plus grands efforts de courage. »

XLVI. Après cette réponse à Parménion, il se couvrit de son casque ; il avait déjà mis dans sa tente le reste de son armure : elle consistait en un sayon de Sicile, qui s’attachait avec une ceinture et sur lequel il mettait une double cuirasse de lin, trouvée dans le butin qu’on avait fait à Issus. Son casque, ouvrage de l’armurier Théophile, était de fer ; mais il brillait autant que l’argent le plus pur. Le hausse-col, de même métal, était garni de pierres précieuses ; il avait une épée très légère et d’une trempe admirable, dont le roi des Citiens lui avait fait présent ; c’était l’arme dont il faisait le plus d’usage dans les combats. Il portait une cotte d’armes d’un travail et d’une magnificence bien au-