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à Alexandre dix talents ; ce prince sourit et les lui fit donner.

XLI. Il était encore en Phénicie, lorsque Darius lui écrivit par plusieurs de ses amis et lui fit proposer dix mille talents pour la rançon des prisonniers, avec tous les pays situés en-deçà de l’Euphrate ; il lui faisait offrir aussi une de ses filles en mariage : à ces conditions il lui promettait son alliance et son amitié. Alexandre communiqua ces propositions à ses courtisans ; et Parménion prenant la parole dit qu’il les accepterait s’il était Alexandre : « Et moi aussi, repartit le roi, si j’étais Parménion. » Il répondit à Darius que s’il venait se rendre à lui, il serait traité avec tous les égards dus à son rang ; qu’autrement il marcherait au premier jour contre lui. Mais il eut bientôt du regret de lui avoir écrit en ces termes, parce que la femme de Darius mourut en couche ; il donna toutes les marques d’une véritable douleur et regretta d’avoir perdu une si grande occasion de faire connaître toute sa douceur. Il n’épargna rien pour faire à cette reine les funérailles les plus magnifiques. Un des eunuques de la chambre, nommé Tirée, qui avait été fait prisonnier avec