Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/513

Cette page n’a pas encore été corrigée

cette dépense, comme le font à Athènes ceux qui, dans chaque tribu, sont désignés par le sort ; et il y eut entre eux une ardeur merveilleuse à se surpasser les uns les autres. Mais personne ne se piqua plus de magnificence que Nicocréon, roi de Salamine, et Pasicratès, roi de Soli. Le premier paya l’habillement de Thessalus, et le second celui d’Athénodore, les deux acteurs qui avaient le plus de célébrité. Alexandre favorisait Thessalus, mais il ne montra son intérêt pour lui qu’après qu’Athénodore eut été proclamé vainqueur ; le roi dit, en sortant du théâtre, qu’il approuvait le jugement, mais qu’il aurait donné avec plaisir la moitié de son royaume pour ne pas voir Thessalus vaincu. Athénodore ayant été condamné à l’amende par les Athéniens, pour ne s’être pas trouvé aux fêtes de Bacchus, pria le roi d’écrire en sa faveur : Alexandre n’écrivit pas, mais il paya l’amende pour lui. Un autre acteur nommé Licon, de la ville de Scarphium, ayant eu le plus grand succès sur le théâtre, inséra dans son rôle un vers par lequel il demandait