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Perse, d’astande qu’il était auparavant ; mais qu’Alexandre mourrait bientôt comblé de gloire.

XXV. La confiance de Darius s’accrut bien plus encore, lorsqu’il se fut persuadé que c’était la crainte qu’ Alexandre avait de lui qui le retenait si longtemps dans la Cilicie ; mais ce long séjour était causé par une maladie que les uns attribuaient à ses fatigues, et d’autres à un bain qu’il avait pris dans le Cydnus, dont l’eau est aussi froide que la glace. Ses médecins, persuadés que le mal était au-dessus de tous les remèdes, n’osaient lui administrer les secours nécessaires, de peur que s’ils ne réussissaient pas, les Macédoniens ne les en rendissent responsables ; mais Philippe d’Acarnanie, son premier médecin, le voyant dans un danger extrême et se confiant en l’amitié qu’Alexandre avait pour lui, se serait cru coupable de lâcheté s’il ne s’était pas exposé à quelque péril, en essayant pour sa guérison les derniers remèdes, au risque de tout pour lui-même : il lui proposa donc une médecine qu’il lui persuada de prendre avec confiance, en l’assurant qu’elle le guérirait bientôt et le mettrait en état de continuer la guerre. Dans ce moment, Alexandre reçut une lettre que Parménion lui écrivait du camp, pour l’avertir de se tenir en garde contre Philippe, qui, séduit par les riches présents de Darius et par la