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passé le fleuve, qu’il fut obligé de combattre pêle-mêle, et d’homme à homme, avec des ennemis qui, chargeant ses troupes à mesure qu’elles arrivaient sur le rivage, ne lui laissaient pas le temps de les mettre en bataille. Les Perses tombèrent sur sa cavalerie en jetant de grands cris ; et, la serrant de près, ils combattirent d’abord à coups de lance, et ensuite à coups d’épée, quand les lances furent rompues.

XXII. Alexandre, que l’éclat de son bouclier et le panache de son casque, surmonté de deux ailes d’une grandeur et d’une blancheur admirables, font remarquer de tout le monde, est personnellement assailli par un grand nombre d’ennemis, et atteint, au défaut de la cuirasse, d’un javelot qui ne lui fit point de blessure. Résacès et Spithridate, deux généraux de Darius, viennent ensemble l’attaquer ; mais il évite le dernier, et, portant à Résacès un coup de sa javeline, il lui fait voler la cuirasse en éclats : il met sur-le-champ l’épée à la main, et, pendant qu’ils se chargent avec fureur, Spithridate s’approche pour le prendre en flanc ; et, se dressant sur son cheval, il lui décharge sur la tête un coup de hache qui lui abat le panache, avec une des ailes. Le casque eut peine à soutenir la violence du coup, et le tranchant de la hache