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contre des ennemis si supérieurs en nombre avec un courage et une ardeur au-dessus de leurs forces ; mais, quand la garnison macédonienne qui occupait la Cadmée fut venue les charger par derrière, alors, enveloppés de toutes parts, ils périrent presque tous en combattant ; la ville fut prise, livrée au pillage, et détruite de fond en comble. Alexandre crut que cet exemple de rigueur jetterait l’étonnement et l’effroi parmi les autres peuples de la Grèce et les obligerait à vivre en paix ; mais aussi, pour donner un prétexte spécieux à cette cruelle exécution, il dit qu il n’avait pu la refuser aux plaintes de ses alliés : il est vrai que les peuples de la Phocide et de Platée faisaient de grands reproches aux Thébains. Alexandre n’excepta de la proscription générale que les prêtres, ceux des Thébains qui étaient unis avec les Macédoniens par les nœuds de l’hospitalité, les descendants de Pindare, et ceux qui s’étaient opposés à la rébellion. Il vendit tous les autres au nombre de trente mille, et il en avait péri plus de six mille dans le combat.

XVI. On raconte que, dans les horribles calamités que les Thébains eurent à essuyer, quelques soldats thraces ayant rasé la maison de Timoclée,