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Cependant il rechercha et punit sévèrement les complices de la conspiration, et témoigna son indignation à Olympias, qui, pendant son absence, avait exercé sur Cléopâtre la vengeance la plus cruelle. Alexandre n’avait que vingt ans quand il parvint au trône ; il trouva le royaume déchiré par des haines et des jalousies, et exposé de toutes parts aux plus grands dangers. Les nations barbares voisines de la Macédoine, soulevées contre le joug qu’on leur avait imposé, regrettaient leurs rois naturels. Philippe, après avoir subjugué la Grèce, n’avait pas eu le temps de l’apprivoiser et de l’accoutumer à sa domination ; il n’avait fait que troubler, que changer l’état des affaires, et les avait laissées dans une agitation violente. Les Macédoniens, qui redoutaient cette situation critique, conseillaient à Alexandre d’abandonner entièrement la Grèce, sans chercher à la soumettre par la force ; de ramener, par la douceur, les Barbares qui s’étaient révoltés, et de pacifier avec prudence ces dissensions naissantes. Mais Alexandre, suivant des conseils tout opposés, résolut de ne chercher que dans son audace et dans sa grandeur d’âme la sûreté de son empire, persuadé que, pour peu qu’il laissât affaiblir son courage, il exciterait contre lui un soulèvement général.

XV. Il se porta donc précipitamment avec