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I. La vie d’Alexandre, roi de Macédoine, et celle de César, le vainqueur de Pompée, que je me propose d’écrire dans ce volume, m’offrent un si grand nombre de faits importants, que, pour toute préface à cet ouvrage, je prierai mes lecteurs de ne pas me faire un crime si, au lieu de raconter en détail toutes ces actions célèbres, je me contente d’en rapporter en abrégé la plus grande partie. Je n’écris pas des histoires, mais des Vies ; d’ailleurs ce n’est pas toujours dans les actions les plus éclatantes que se montrent davantage les vertus ou les vices des hommes. Une action ordinaire, une parole, un badinage font souvent mieux connaître le caractère d’un homme que des batailles sanglantes, des siéges et des actions mémorables. Les peintres prennent la ressemblance de leurs portraits dans les yeux et les traits du visage, où le naturel et les mœurs éclatent plus sensiblement ; ils soignent beaucoup moins les autres parties du corps. Qu’il me soit de même permis de pénétrer dans les plus secrets replis de l’âme, afin d’y saisir les traits les plus marqués du caractère, et de peindre, d’après ces signes, la vie de ces deux grands hommes, en laissant à d’autres le détail des combats et des actions les plus éclatantes.

II. Il passe pour constant que du côté paternel