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voulut, après les préparatifs que Sertorius avait faits, tenter quelque entreprise ; mais ce fut à sa honte, et il fit voir qu'il n'était pas plus capable de commander que d'obéir. Il osa livrer bataille à Pompée, qui eut bientôt détruit toutes ses forces, et le fit lui-même prisonnier. Il ne soutint pas cette dernière infortune avec la dignité convenable à un général. Maître de tous les papiers de Sertorius, il offrit à Pompée de lui montrer les lettres de plusieurs consulaires, et d'autres personnages des plus puissants de Rome, qui avaient écrit de leur propre main à Sertorius pour l'appeler en Italie, et qui lui faisaient entendre qu'il y trouverait bien des gens disposés à favoriser une révolution dans le gouvernement. Pompée, dans cette occasion, loin de se conduire en jeune homme, fit une action pleine d'une sagesse et d'une prudence consommées, qui prévint dans Rome de grands troubles et des nouveautés dangereuses. Il rassembla ces lettres avec tous les autres papiers de Sertorius, et les brûla sans les lire, ni les laisser lire à personne. Il fit sur-le-champ mourir Perpenna, de peur qu'en nommant quelques-uns de ceux qui avaient écrit ces lettres, il ne donnât lieu à des troubles et à des séditions funestes. Les complices de Perpenna furent presque tous, ou conduits à Pompée, qui les fit exécuter, ou