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de l’espérance, et désira vivement le nouveau gouvernement dont on lui offrait la perspective consolante.

XXVIII. Cependant, en Espagne, les sénateurs et les généraux qui étaient avec Sertorius n’eurent pas plutôt conçu l’espoir d’être en état par eux-mêmes de résister aux ennemis, que leurs craintes dissipées firent place à une jalousie aussi folle qu’imprudente contre la puissance de Sertorius. Ils étaient surtout excités par Perpenna ; qui, enflé d’un vain orgueil, à cause de sa naissance, aspirait au commandement, et semait secrètement parmi ses amis les propos les plus séditieux : « Quel démon ennemi nous maîtrise, leur disait-il, et nous précipite chaque jour dans de plus grands malheurs ? Nous avons dédaigné d’obéir, au sein même de notre.patrie, aux ordres de Sylla qui était maître de la terre et de la mer. Conduits par notre mauvaise destinée, nous sommes venus ici dans l’espoir d’être libres, et nous nous soumettons volontairement à la servitude ; satellites de la fuite de Sertorius, qui nous donne un vain titre de sénat, devenu l’objet de la risée de ceux qui l’entendent prononcer ; et cependant nous souffrons les mêmes injures, nous recevons les mêmes ordres, nous supportons les mêmes travaux