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XIII. Par cet artifice, il les rendit souples et soumis à toutes ses volontés ; car ils se croyaient commandés, non par un général étranger et d’une grande prudence, mais par un dieu même ; les événements concouraient à les affermir dans cette opinion, lorsqu’ils voyaient les progrès extraordinaires de sa puissance. Car avec deux mille six cents hommes qu’il appelait Romains, mais parmi lesquels il y avait sept cents Africains qui l’avaient suivi en Lusitanie, avec quatre mille hommes de pied et sept cents chevaux qu’il avait levés chez les Lusitaniens, il fit la guerre contre quatre généraux romains, qui avaient sous leurs ordres cent vingt mille hommes d’infanterie, six mille chevaux, deux mille tant archers que frondeurs, et des villes innombrables pour alliées, tandis qu’il n’en avait eu d’abord que vingt dans son parti. Cependant, avec des commencements si faibles, non seulement il dompta plusieurs nations puissantes, et se rendit maître d’un grand nombre de villes ; mais des divers généraux qu’il eut en tête, il défit Cotta dans un combat naval, près du détroit de Mellaria(10) ; il vainquit Phidius, qui commandait dans la Bétique, et lui tua deux mille Romains près du fleuve Bétis ; son questeur remporta une grande victoire sur Lucius Domitius, proconsul de l’Espagne Cité-