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flotte considérable montée de cinq mille combattants, Sertorius, qui n’avait que des vaisseaux légers, plus propres à là course qu’au combat, résolut cependant de l’attaquer sur mer ; mais il se leva tout à coup du couchant un vent impétueux, qui souleva la mer avec tant de violence, que la plupart des vaisseaux de Sertorius, trop légers pour résister aux vagues, furent jetés de travers contre les rochers de la côte ; et que n’ayant plus qu’un petit nombre de navires, chassé de la mer par la tempête et de la terre par les ennemis, il fut obligé de lutter dix jours entiers contre les flots et les vents contraires avec autant de peine que de danger. Enfin, le vent étant tombé, il fut porté sur des îles qui sont éparses dans cette mer, et où l’on ne trouve point d’eau ; il s’y arrêta quelque temps.

IX. Étant parti de là, il passa le détroit de Cadix, et, tournant à droite, il prit terre sur les côtes d’Espagne, un peu au-dessus de l’embouchure du fleuve Bétis, qui, se déchargeant dans la mer Atlantique, donne son nom à la partie de l’Espagne qu’il arrose(7). Il y rencontra des patrons de navires qui arrivaient tout récemment des îles Atlantiques. Ce sont deux îles séparées l’une de l’autre par un espace de mer fort étroit, et éloignées de l’Afrique de dix mille