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la mer avec ses vaisseaux, il s'empara des convois, pilla les marchands qui apportaient des vivres à Rome, et se rendit ainsi maître des provisions. Il prit ensuite les villes maritimes qui étaient le long de la côte ; enfin, on lui livra par trahison la ville d'Ostie, qu'il mit au pillage, et dont il fit périr la plupart des habitants ; il jeta un pont sur le Tibre, pour empêcher que les Romains ne pussent tirer par mer aucune provision. De là, marchant droit à Rome avec son armée, il s'empara du mont Janicule ; et cela par la faute d'Octavius, qui ruinait les affaires, moins encore par son incapacité que par un attachement scrupuleux à la justice, par une obéissance servile aux lois, contre l'utilité publique. Il répondit à ceux qui lui proposaient d'appeler les esclaves à la liberté, qu'il ne donnerait pas aux esclaves le moindre droit dans une patrie dont il tenait Marius éloigné, par respect pour les lois.

46. Cécilius Métellus, fils de celui qui avait commandé en Afrique, et que Marius avait fait exiler, étant arrivé à Rome, tous les soldats, qui le regardaient comme un général bien supérieur à Octavius, abandonnèrent ce consul, et, se rangeant autour de Métellus, ils le prièrent de les commander et de sauver la ville, en lui promettant que lorsqu'ils auraient