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et chercha à lui redonner du courage. Marius la remercia de sa générosité, et l'assura qu'il était plein de confiance, d'après un signe favorable qu'il avait eu, et qu'il lui raconta. Lorsqu'on le menait chez elle, et qu'il était près d'entrer dans sa maison, on eut à peine ouvert la porte, qu'il vit sortir un âne, qui allait tout courant boire à une fontaine voisine. Il s'était arrêté devant Marius, l'avait regardé d'un air gai et enjoué, et dans sa joie il s'était mis à braire de toutes ses forces, et à bondir autour de lui. Marius en avait conjecturé que le dieu lui marquait par ce signe que son salut lui viendrait plutôt de la mer que de la terre, parce que l'âne, en partant d'auprès de lui, ne s'était pas arrêté à sa pâture, mais était allé tout de suite boire à la fontaine. Après avoir exposé sa conjecture à Fannia, il voulut reposer, demanda qu'on le laissât seul, et qu'on fermât la porte sur lui.

42. Les magistrats et les décurions de Minturnes, après une longue délibération, résolurent d'exécuter sans retard le décret, et de faire périr Marius ; mais aucun des citoyens ne voulut s'en charger. Enfin il se présenta un cavalier gaulois ou cimbre (car on a dit l'un et l'autre), qui entra l'épée à la main dans la chambre où Marius reposait. Comme elle recevait