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de la loi, et déclara que ni lui, ni aucun sénateur qui eût du sens, ne prêterait un pareil serment : « Car, ajouta-t-il, si la loi proposée n'était pas mauvaise, ce serait faire injure au sénat que de le forcer par le serment à ce qu'il devrait faire par persuasion et de bonne volonté. » Ce n'était pas qu'il pensât réellement ce qu'il disait : mais il tendait à Métellus un piège inévitable. Persuadé que le mensonge faisait partie de la vertu et de l'habileté, il ne se croyait pas lié par ce qu'il aurait dit dans le sénat ; mais sachant que Métellus était d'un caractère ferme, qu'il pensait, avec Pindare, que la vérité est le fondement de la vertu parfaite, il voulait le prendre dans ses propres paroles, afin que le refus qu'il aurait déjà fait dans le sénat, et qu'il répéterait devant l'assemblée, attirât sur lui la haine implacable du peuple. La chose arriva comme il l'avait espéré : Métellus ayant refusé le serment, le sénat leva la séance.

31. Peu de jours après, Saturninus avant appelé les sénateurs à ta tribune pour exiger d'eux le serment, Marius se présenta. Il se fit aussitôt un grand silence, et tous les yeux se fixèrent sur lui. Alors s'embarrassant fort peu de ce qu'il avait si hardiment avancé dans le sénat, mais à la vérité, du bout des lèvres, il