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Syrie, nommée Marthe, qui passait pour avoir l'esprit prophétique. Il la faisait porter dans une litière, avec de grands témoignages de respect, et il n'offrait jamais de sacrifices que par son ordre. Elle avait d'abord voulu faire connaître ses prophéties au sénat, qui refusa de l'écouter ; s'étant donc tournée du côté des femmes, elle leur donna quelques preuves de sa connaissance de l'avenir ; elle persuada surtout la femme de Marius, un jour qu'étant assise à ses pieds à un combat de gladiateurs, elle lui annonça fort heureusement quel serait le vainqueur. La femme de Marius l'envoya tout de suite à son mari, qui en fut dans l'admiration, et, comme je viens de le dire, la mena toujours à sa suite dans une litière. Quand elle allait aux sacrifices, elle était vêtue d'une robe de la plus belle pourpre, attachée avec des agrafes, tenant à la main une pique entourée de bandelettes et de guirlandes de fleurs. Cette comédie fit douter à bien des gens si Marius, en produisant ainsi cette femme, était véritablement persuadé de sa science prophétique, ou s'il faisait seulement semblant d'y croire pour tirer parti de sa fourberie. Mais Alexandre le Myndien raconte une histoire de vautours vraiment admirable. Il dit que deux de ces oiseaux se montraient régulièrement dans le