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la foudre ; rien ne pouvait leur résister, ni s'opposer à leur marche : tous les peuples, sur leur passage, étaient entraînés comme une proie facile. Plusieurs généraux romains, envoyés avec des armées puissantes pour commander dans la Gaule Cisalpine, avaient été honteusement enlevés ; et ce fut la lâcheté que ces chefs montrèrent contre les premières attaques de ces Barbares qui les enhardit à marcher vers Rome, encouragés par la facilité de leurs victoires sur tous les généraux qu'ils avaient eu à combattre, et par les richesses immenses qu'ils avaient amassées. Ils résolurent de ne s'établir nulle part, qu'ils n'eussent détruit Rome et ravagé toute l'Italie. Les Romains, à qui la nouvelle de cette résolution venait de toutes parts, appelèrent Marius à la conduite de cette guerre, et le nommèrent consul pour la seconde fois, quoiqu'il fût défendu d'élire quelqu'un qui serait absent, et qui n'aurait pas mis entre les deux consulats l'intervalle prescrit par la loi. Ceux qui voulurent s'opposer à son élection, en alléguant cette défense, furent repoussés par le peuple. « Ce n'était pas, disait-on, la première fois que la loi cédait à l'utilité publique, et le motif qui y faisait déroger en cette circonstance n'était pas moins pressant que celui qui avait déterminé leurs ancêtres à nommer,