Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/275

Cette page n’a pas encore été corrigée

pourri ses chairs, y engendra une si prodigieuse quantité de poux, que plusieurs personnes occupées, nuit et jour, à les lui ôter, ne pouvaient en épuiser la source, et que ce qu’on en ôtait n’était rien en comparaison de ce qui s’en reproduisait sans cesse : ses vêtements, ses bains, les linges dont on l’essuyait, sa table même, étaient comme inondés de ce flux intarissable de vermine, tant elle sortait avec abondance ! Il avait beau se jeter plusieurs fois le jour dans le bain, se laver, se nettoyer le corps, toutes ces précautions ne servaient de rien ; ses chairs se changeaient si promptement en pourriture, que tous les moyens dont on usait pour y remédier étaient inutiles, et que la quantité inconcevable de ces insectes résistait à tous les bains. On dit que, parmi les anciens, Acastus, fils de Pélias, et, dans des temps plus modernes, le poète Alcman, Phérécyde le théologien, Callisthène d’Olynthe pendant qu’il était en prison, et Mutius le jurisconsulte, moururent de la même maladie ; et, s’il faut en citer d’autres qui, sans avoir rien fait de remarquable, ne laissent pas d’être connus, j’ajouterai Eunus, cet esclave fugitif qui suscita le premier la guerre des esclaves en Sicile, et qui, conduit prisonnier à Rome, y mourut de la maladie pédiculaire.