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à Marius. Mais, avant la fin de la guerre, la vengeance céleste punit Marius de sa perfidie. Sylla vint lui ravir la gloire de la terminer, de la même manière qu'il l'avait enlevée lui-même à Métellus. Comme j'ai raconté ce fait en détail dans la vie de Sylla, je n'en dirai ici que peu de mots. Bocchus, roi de la haute Numidie, était beau-père de Jugurtha. Cependant il ne lui donna que de faibles secours dans cette guerre, sous prétexte de sa mauvaise foi ; mais, en effet, parce qu'il redoutait son agrandissement. Quand Jugurtha, fugitif et errant, réduit à n'avoir d'autre ressource que son beau-père, se fut réfugié près de lui, Bocchus le reçut comme suppliant, plus par honte que par bienveillance. Maître de sa personne, il feignait en public de solliciter sa grâce auprès de Marius. Il écrivait même à ce général, avec une franchise apparente, qu'il ne livrerait pas Jugurtha ; mais ayant formé secrètement le dessein de trahir ce prince, il manda auprès de lui Sylla, alors questeur de Marius, et qui, dans cette guerre, avait rendu quelques services à Bocchus. Sylla, se livrant à sa foi, se rendit à sa cour ; mais quand il fut arrivé, le Barbare changea de sentiment, et parut se repentir de son dessein. Il balança plusieurs ,jours s'il livrerait son gendre ou s'il retiendrait Sylla. Enfin,