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le repos à Pergame, il peut faire à son aise ses plans de campagne pour une guerre qu’il n’a seulement pas vue.» Les ambassadeurs, effrayés, n’osèrent pas répliquer ; et Archélaüs, prenant la main de Sylla, et l’arrosant de ses larmes, vint à bout de l’adoucir par ses prières. Enfin, il le persuada de le renvoyer auprès de Mithridate, en l’assurant qu’il lui ferait ratifier la paix aux conditions proposées, ou que, s’il ne pouvait l’obtenir, il se tuerait de sa propre main. Sur cette parole, Sylla le laissa partir. En attendant son retour, il se jeta dans la Médique, et, après l’avoir ravagée, il retourna dans la Macédoine, où Archélaüs, étant venu le rejoindre près de la ville de Philippes, lui annonça que tout irait bien, mais que Mithridate voulait absolument avoir une entrevue avec lui. Ce qui la lui faisait surtout désirer, c’était l’approche de Fimbria, qui, après avoir tué le consul Flaccus, un des chefs de la faction contraire, et défait quelques généraux de Mithridate, s’avançait contre le roi lui-même, qui, redoutant cette nouvelle attaque, préférait se lier avec Sylla.

XXIV. Ils s’abouchèrent à Dardane, ville de la Troade. Mithridate avait avec lui deux cents vaisseaux, vingt mille hommes de pied, six mille chevaux, et un grand