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qu’on soupçonna de n’avoir pas été gagnée bien purement ; et ce qui fortifia ce soupçon, c’est qu’après avoir rendu tous les prisonniers qui se trouvaient amis de Mithridate, il fit mourir par le poison le seul tyran Aristion, parce qu’il était l’ennemi d’Archélaüs. Mais rien ne le confirma davantage que le don qu’il fit à ce Cappadocien de dix mille plèthres de terre dans l’Eubée, et le titre qu’il lui conféra d’ami et d’allié du peuple romain. Mais Sylla se justifie dans ses Commentaires de ces imputations. Cependant il vint à Larisse des ambassadeurs de Mithridate, qui lui déclarèrent que ce prince acceptait toutes les conditions du traité, excepté celle qui regardait la Paphlagonie, dont il demandait à rester en possession, et qu’il ne pouvait consentir à donner les galères exigées par Sylla. « Que dites-vous ! leur répondit Sylla d’un ton de colère : Mithridate veut conserver la Paphlagonie, et refuse de livrer les vaisseaux, lui que je devrais voir à mes pieds me remercier de ce que je lui laissé cette main droite qui a fait périr tant de Romains ? Il tiendra certes un autre langage quand je serai passé en Asie. Maintenant qu’il vit dans