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à Hortensius, il le mena par le mont Parnasse au-dessous de Tithore, qui n’était pas alors une ville aussi considérable qu’elle l’est aujourd’hui, mais un simple fort, assis sur une roche escarpée de tous côtés, où les Phocéens, qui fuyaient devant Xerxès, s’étaient retirés autrefois et s’étaient mis en sûreté. Hortensius, s’étant campé au-dessous de cette forteresse, repoussa les ennemis pendant le jour, et quand la nuit fut venue, il descendit, par des chemins difficiles, jusqu’à Pétronide, où il joignit Sylla, qui était venu au-devant de lui avec son armée.

XVI. Quand ils eurent réuni leurs troupes, ils campèrent au milieu de la plaine d’Élatée, sur une colline fertile, couverte d’arbres, et baignée par un ruisseau. Elle s’appelle Philobéote. Sylla vante beaucoup l’agrément de sa situation et la bonté de son terrain. Lorsqu’ils eurent dressé leur camp, il fut aisé aux ennemis de reconnaître leur petit nombre : car ils n’avaient que quinze cent chevaux et un peu moins de quinze mille hommes de pied. Aussi les officiers de l’armée ennemie, faisant une sorte de violence à Archélaüs, mirent leurs troupes en bataille, et remplirent la plaine de chevaux, de chars, d’écus et de boucliers. L’air ne suffisait pas au bruit et aux cris confus de