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hommes de pied, de dix mille chevaux, et de quatre-vingt-dix chars armés de faux, fit dire à Archélaüs de se rapprocher de lui. Celui-ci se tenait toujours dans le port de Munychium sans vouloir s’éloigner de la mer ; et, n’osant pas se mesurer avec les Romains, il cherchait à traîner la guerre en longueur, et à couper les vivres aux ennemis. Sylla, qui connaissait encore mieux que lui le danger de sa position, quitta le pays maigre de l’Attique, qui n’aurait pu le nourrir même en temps de paix, et passa dans la Béotie. La plupart de ses officiers jugèrent qu’il faisait une grande faute en quittant un pays montueux, difficile à des gens de cheval, pour aller se jeter dans les plaines découvertes de la Béotie, lorsqu’il n’ignorait pas que la force des Barbares consistait surtout dans la cavalerie et dans les chars. Mais, comme je l’ai déjà dit, la crainte de la disette et de la famine le forçait de courir les risques d’une bataille. Il tremblait d’ailleurs pour Hortensius, officier courageux et hardi, qui lui amenait de Thessalie un renfort considérable, et que les Barbares attendaient au passage des détroits. Tels furent les divers motifs qui obligèrent Sylla d’aller dans la Béotie. Mais Caphys, qui était du pays, trompa les Barbares ; et, faisant prendre un autre chemin