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pour prendre des leçons d’éloquence, mais pour châtier des rebelles ».

XIV. Cependant des espions de Sylla, ayant entendu des vieillards qui s’entretenaient dans le Céramique se plaindre de ce que le tyran ne faisait pas garder le côté de la muraille qui regardait le quartier appelé l’Heptachalcos, le seul que les ennemis pussent facilement escalader, allèrent sur-le-champ en avertir Sylla, qui, profitant de cet, avis, et s’y transportant la nuit même, reconnut que ce poste était facile à emporter, et disposa tout pour l’attaque. Il dit lui-même dans ses Commentaires que le premier qui monta sur la muraille se nommait Marcus Téius ; qu’il porta sur le casque d’un ennemi qui lui faisait tête un si grand coup d’épée qu’elle se rompit ; et que, tout désarmé qu’il était, il ne quitta point la place et s’y tint toujours ferme. La ville fut donc prise par cet endroit, comme les vieillards l’avaient prévu. Sylla fit abattre la muraille qui était entre la porte Sacrée et celle du Pirée, et, après qu’on eut aplani tout cet espace de terrain, il entra dans Athènes sur le minuit, dans un appareil effrayant, au son des clairons et des trompettes, aux cris furieux de toute l’armée, à qui il avait laissé tout pouvoir de piller et d’égorger, et qui, s’étant répandue, l’épée à la main, dans