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ses troupes, assiégea le Pirée, mit en usage tout ce qu’il avait de machines de guerre, et la battit sans relâche. S’il eût attendu quelque temps, il se serait rendu maître, sans danger, de la ville haute, que le défaut de vivres avait réduite à la dernière extrémité ; mais, pressé de s’en retourner à Rome, où il craignait quelque nouveauté, il n’épargnait ni dangers, ni combats, ni dépenses, pour terminer plus promptement la guerre. Sans compter son équipage ordinaire, il avait pour le service des batteries dix mille attelages de mulets qui travaillaient chaque jour sans interruption ; et, comme le bois vint à manquer, parce que plusieurs de ces machines étaient ou brisées par les fardeaux énormes qu’elles portaient, ou brûlées par les feux continuels que les ennemis y lançaient, il ne respecta pas les bois sacrés, et fit couper les parcs du Lycée et de l’Académie, qui, par la beauté de leurs allées, faisaient, l’ornement des faubourgs d’Athènes. Enfin, pour fournir à toutes les dépenses de cette guerre, il n’épargna pas même les trésors des temples jusque alors inviolables et fit venir d’Épidaure et d’Olympie les plus belles et les plus riches offrandes. Il écrivit aux amphictyons à Delphes qu’ils feraient mieux de lui envoyer les trésors du dieu, qui seraient plus sûrement entre ses mains ; ou