Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/219

Cette page n’a pas encore été corrigée

plusieurs avertissements, et entre autres celui-ci. Les Pergamiens avaient fait une statue de la Victoire, qui portait dans sa main une couronne, et qui, par le moyen d’une machine, devait descendre sur la tête de Mithridate. Au moment où elle allait le couronner dans le théâtre, la couronne tomba sur la scène, et se rompit en mille pièces. Cet accident jeta la frayeur parmi le peuple, et Mithridate lui-même en fut découragé, quoique ses affaires lui eussent déjà réussi au-delà de ses espérances. Il avait conquis l’Asie sur les Romains, chassé de leurs états les rois de Bithynie et de Cappadoce, et il vivait paisiblement à Pergame, où il distribuait à ses amis des richesses, des gouvernements et des royaumes. De ses deux fils, l’un régnait sur les vastes contrées qui s’étendent depuis le Pont et le Bosphore jusqu’aux déserts des Palus-Méotides, et qui faisaient l’ancien domaine de ses ancêtres ; le second, nommé Ariarathes, ayant sous ses ordres une nombreuse armée, soumettait la Thrace et la Macédoine. Ses généraux, avec des troupes considérables, lui faisaient de nouvelles conquêtes. Archélaüs, le plus distingué d’entre eux, commandait une flotte puissante, qui le rendait maître de la mer et qui lui avait assujetti les Cyclades, toutes les îles situées le long