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nombre de Cappadociens, et un corps plus nombreux encore d’Arméniens venus à leur secours, chassa Gordius du trône de Cappadoce et y rétablit Ariobarzane. Pendant qu’il était sur les bords de l’Euphrate, il reçut dans son camp le Parthe Orobase, ambassadeur du roi Arsace. Les deux nations n’avaient encore eu aucun commerce ensemble, et l’on regarda comme un grand effet de son bonheur qu’il fût le premier à qui les Parthes eussent envoyé des ambassadeurs pour rechercher l’alliance et l’amitié des Romains. A la réception de cet ambassadeur, il fit, dit-on, dresser trois sièges, l’un pour Ariobarzane, l’autre pour Orobase, et un troisième au milieu, sur lequel il se plaça pour lui donner audience. Le roi des Parthes fit mourir Orobase, pour avoir laissé avilir ainsi sa dignité. Sylla fut loué par les uns d’avoir traité des Barbares avec cette fierté ; d’autres le taxèrent d’une arrogance insultante et d’une ambition déplacée. On raconte qu’un Chalcidien de la suite d’Orobase, ayant fixé Sylla et considéré avec beaucoup d’attention tous les mouvements de son corps, toutes les expressions de sa pensée, appliqua les règles de son art à ce qu’il avait saisi de son caractère, et dit que cet homme parviendrait nécessairement au plus haut degré de grandeur, et