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cause à la populace, et dit que cette dernière classe de citoyens, qui savait ses liaisons avec Bocchus, et qui s’attendait qu’en le nommant édile avant de le faire préteur, il donnerait des spectacles magnifiques de chasses et de combats de bêtes d’Afrique, nomma d’autres préteurs, dans l’espérance qu’elle le forcerait à demander l’édilité. Mais il paraît avoir dissimulé la véritable cause de ce refus, et les faits mêmes le prouvent : car, l’année suivante, ayant gagné le peuple, soit par son assiduité à lui faire la cour, soit par ses largesses, il fut nommé préteur. Aussi, pendant qu’il exerçait la préture, ayant dit en colère à César [3] : « J’userai contre vous du droit de ma charge, - Vous avez raison, lui répondit César en riant, de dire votre charge ; elle est bien à vous, puisque vous l’avez achetée. » Après sa préture, il fut envoyé en Cappadoce. Le prétexte apparent de cette expédition était de ramener Ariobarzane dans ses états, mais elle avait pour véritable motif de réprimer les entreprises ambitieuses de Mithridate, qui se mêlait de tout, et travaillait à se faire un empire du double plus étendu que celui qu’il possédait déjà. Sylla n’avait emmené que fort peu de troupes ; mais, ayant employé celles des alliés, qui le servirent avec zèle, il tailla en pièces un grand