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se tourmenter pour un as, ni de faire des écrits pour enseigner par quel genre d’industrie on s’enrichit plus promptement. C’est un grand bien que la simplicité qui se borne à ce qui suffit, parce qu’elle ôte à la fois et le désir et la pensée du superflu. Aussi Aristide disait-il, dans l’affaire de Callias, qu’on ne devait rougir de la pauvreté que lorsqu’elle était forcée ; mais que ceux qui, comme lui, étaient pauvres volontairement, devaient s’en glorifier. Il serait ridicule d’attribuer à la paresse la pauvreté d’Aristide, quand il lui était si facile, sans rien faire de honteux, et en dépouillant seulement un Barbare, ou en prenant une des tentes de leur camp, de s’enrichir tout d’un coup. Mais en voilà assez sur ce sujet.

VII. Quant aux expéditions qu’ils ont commandées, celles de Caton ajoutèrent bien peu à la grandeur d’une république déjà si puissante ; mais celles d’Aristide nous offrent les victoires des Grecs les plus belles, les plus éclatantes et les plus décisives : celles de Marathon, de Salamine et de Platée. Il ne serait pas juste de comparer Antiochus à Xerxès, ni ces villes d’Espagne, dont les murailles furent rasées, à tant de milliers de Perses qui périrent sur terre et sur mer. Dans toutes ces batailles, Aristide ne fut inférieur à personne par son

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