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voix forte, que je me plaigne de toi ! je n’ai qu’à me louer de ta conduite ; mais je désire d’avoir plusieurs enfants qui te ressemblent, et de laisser à ma patrie des citoyens tels que toi. » On dit que cette réponse avait été faite, bien avant lui, par Pisistrate, le tyran d’Athènes, lorsque ayant des fils déjà grands, il se remaria à Timonossa d’Argos, et en eut deux fils, Iophon et Thessalus.

XXXVIII. Caton eut, de son second mariage, un fils qu’il nomma Saloninus, du nom de sa mère. Son fils du premier lit mourut pendant sa préture ; Caton en parle souvent dans ses ouvrages et fait l’éloge de son mérite. II supporta, dit-on, cette perte avec la modération d’un philosophe, et ne diminua rien de son application aux affaires publiques. II n’imita pas Lucius Lucullus, et après lui Métellus Pius, et ne se fit pas de sa vieillesse un prétexte pour renoncer au gouvernement, dont il regardait les fonctions comme un devoir pour tout homme de bien. II ne suivit pas non plus l’exemple de Scipion l’Africain, qui, cédant à l’envie que sa gloire lui avait attirée, abandonna les affaires, et, par un changement entier de vie, passa le reste de ses jours dans le repos. Quelqu’un avait persuadé à Denys qu’il n’y avait pas de plus belle sépulture que la ty-

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