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à cette guerre le prétexte spécieux d’affranchir les Grecs, qui, délivrés depuis peu par les Romains du joug de Philippe et des Macédoniens, étaient parfaitement libres, et qui, vivant selon leurs lois, n’avaient nul besoin de la liberté qu’il leur offrait. Il passa donc en Grèce avec une armée.

XVIII. Sa présence ébranla les Grecs, corrompus par les grandes espérances dont leurs orateurs les entretenaient de la part d’Antiochus. Manius envoya donc des ambassadeurs dans les différentes villes de la Grèce pour les contenir ; et Titus Flamininus, comme je l’ai dit dans sa Vie, calma et ramena sans trouble à leur devoir la plupart des peuples qui penchaient vers la nouveauté. Caton, de son côté, retint les Corinthiens, ceux de Patras et d’Egium, et fit un long séjour à Athènes. On prétend que le discours qu’il fit en grec au peuple athénien a été conservé ; qu’il y relevait beaucoup la vertu de leurs ancêtres, et vantait la grandeur et la beauté de leur ville, qu’il avait pris plaisir à parcourir. Mais ce récit n’est point vrai, car il parla aux Athéniens par un interprète ; non qu’il ne pût parler très bien leur langue, mais il était attaché aux coutumes de ses pères et se moquait de ceux qui n’avaient d’admiration que pour les Grecs. Il plaisanta Posthumius