Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

à l’élection des consuls, et mettait à la tête du gouvernement des tribuns militaires qui exerçaient la même puissance et la même autorité que les consuls, mais dont le pouvoir était moins odieux à cause de leur nombre. C’était une consolation pour ceux qui n’aimaient pas l’oligarchie, que d’avoir pour chefs de l’État six magistrats au lieu de deux. Camille, dès ce temps-là, se signalait par ses exploits, et avait déjà acquis une grande réputation. Mais, quoique dans l’intervalle on eût tenu plusieurs fois les comices consulaires, il ne voulut jamais être consul contre le gré du peuple. Élevé à toutes les autres magistratures, il s’y conduisit si bien, que lorsqu’il commandait seul, il partageait l’autorité avec ses inférieurs ; et lorsqu’il avait des collègues, il recueillait seul toute la gloire des succès. C’était d’une part l’effet de sa modestie, qui lui faisait exercer le pouvoir sans exciter l’envie ; de l’autre c’était le fruit de sa prudence, qui, d’un aveu unanime, le rendait supérieur à tous les magistrats.

[2] II. La famille des Furius n’avait pas eu jusqu’à lui une grande illustration ; il fut le premier qui, par son mérite personnel, lui donna de la réputation et de l’éclat. Dans une grande bataille contre les Èques et les Volsques, où il servait en qualité de simple chevalier sous