Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/391

Cette page n’a pas encore été corrigée

butin qu’il y avait fait, et sa présence mit les Grecs de ces frontières à l’abri des incursions des Barbares. Quelque temps après, les généraux Tydée, Ménandre et Adimante, qui étaient à Égos-Potamos avec tout ce qu’il restait alors de vaisseaux aux Athéniens, avaient pris l’habitude d’aller tous les matins, à la pointe du jour, provoquer Lysandre, qui se tenait à Lampsaque ; ils s’en retournaient ensuite, et passaient la journée négligemment et en désordre, en affectant un grand mépris pour les Lacédémoniens. Alcibiade, qui n’était pas éloigné d’eux, sentit le danger de leur position, et crut devoir les en avertir. Il monte à cheval, va trouver les généraux, et leur représente qu’ils occupent un poste désavantageux sur une côte qui n’a ni ports, ni villes, et où ils sont obligés de tirer leurs provisions de Seste, qui était fort éloignée ; qu’ils souffrent imprudemment que leurs matelots, lorsqu’ils descendent à terre, se dispersent et se répandent en liberté partout où ils veulent, tandis qu’ils sont en présence d’une flotte ennemie, accoutumée à obéir sans réplique aux ordres absolus de son général. Il leur conseilla donc de se rapprocher de Seste. Mais les généraux ne voulurent pas l’écouter ; Tydée même lui dit avec fierté de