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sur l’argent que Cyrus lui fournissait, quatre oboles ait lieu de trois. Alcibiade, qui avait bien de la peine à en payer trois aux siens, alla dans la Carie pour y ramasser quelque argent. Antiochus, à qui il avait laissé le commandement de la flotte, était un bon pilote, mais un homme étourdi et entreprenant. Alcibiade lui avait défendu de combattre, quand même il serait provoqué par les ennemis. Mais il eut si peu d’égard à cette défense, et porta si loin la témérité, qu’ayant rempli son vaisseau de soldats, et en prenant un autre de la flotte, il cingla vers Éphèse, et passa le long des proues des vaisseaux ennemis, provoquant par des outrage et des injures ceux qui les montaient. Lysandre se contenta de détacher quelques galères pour lui donner la chasse. Mais, les Athéniens étant venus au secours de leur général, Lysandre fit avancer toute sa flotte, les battit, tua Antiochus, s’empara de plusieurs vaisseaux, fit un grand nombre de prisonniers, et dressa sur-le-champ un trophée. Alcibiade, informé de ce désastre, revint à Samos, et, s’étant mis à la tête de toute sa flotte, alla présenter la bataille à Lysandre, qui, content de sa victoire, ne sortit pas à sa rencontre.

XLIV. Il y avait dans le camp d’Alcibiade un