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tant d’orgueil, que, se croyant invincibles, ils dédaignaient de se mêler avec les autres soldats qui avaient été vaincus plusieurs fois. L’armée de Thrasyllus venait encore d’être battue auprès d’Éphèse, dont les habitants avaient érigé un trophée de bronze à la honte des Athéniens. Les soldats d’Alcibiade le reprochaient à ceux de Thrasyllus ; ils se vantaient eux-mêmes, relevaient la gloire de leur général et ne voulaient ni camper ni se trouver avec les autres dans les mêmes lieux d’exercice. Mais, Pharnabaze étant tombé sur eux avec un corps nombreux de cavalerie et d’infanterie pendant qu’ils fourrageaient les terres d’Abyde, Alcibiade vint promptement à leur secours avec Thrasyllus, mit en fuite les ennemis, et les poursuivit jusqu’à la nuit. Alors les deux armées se réunirent ; et, s’étant donné réciproquement des témoignages d’amitié et de satisfaction, elles rentrèrent ensemble dans le camp. Le lendemain, Alcibiade, après avoir dressé un trophée, alla ravager le pays de Pharnabaze, sans que personne osât l’en empêcher. On avait pris un grand nombre de prêtres et de prêtresses, qu’il renvoya sans rançon. Il alla ensuite assiéger Chalcédoine, qui s’était révoltée contre les Athéniens, et avait reçu garnison lacédémonienne avec son commandant. Cependant, ayans