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mais, pendant qu’ils en étaient aux mains, les autres vaisseaux arrivent. Saisis d’effroi à cette vue, les Péloponésiens prennent la fuite. Alcibiade, avec vingt de ses meilleurs vaisseaux, se met

à leur poursuite, s’approche du rivage, débarque ses troupes et presse vivement les fuyards, dont il fait un grand carnage. Mindare et Pharnabaze étant venus à leur secours, il les défit complètement ; Mindare fut tué en combattant avec courage, et Pharnabaze prit

la fuite.

XXXVII. Les Athéniens restèrent maîtres des morts, qui étaient en grand nombre, ainsi que des armes et de tous les vaisseaux. Cyzique tomba aussi entre leurs mains ; Pharnabaze l’avait abandonnée, et les Péloponnésiens, dont le plus grand nombre avait péri dans le combat, ne pouvaient pas la secourir. Les Athéniens dominèrent en liberté sur l’Hellespont et chassèrent les Spartiates de toute cette mer. On surprit des lettres écrites d’un style laconique et qui informaient les éphores de cette défaite : « Tout est perdu, y disait-on ; Mindare a été tué, les soldats meurent de faim ; nous sommes dans le plus grand embarras : que faut-il faire ? » Ceux des Athéniens qui avaient combattu avec Alcibiade furent si enflés de cette victoire et en conçurent