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exhorte ses soldats et leur représente qu’il est pour eux de toute nécessité de combattre leurs ennemis par terre et par mer, et même d’assiéger Cyzique ; qu’une victoire complète pouvait seule leur procurer des vivres et de l’argent. Il les embarque donc, et, ayant jeté l’ancre près de l’île de Proconèse, il ordonne d’enfermer au milieu de la flotte les vaisseaux légers et de prendre garde que les ennemis n’aient aucun soupçon de son arrivée. Il survint par bonheur une grande pluie, accompagnée d’éclats de tonnerre et d’une épaisse obscurité, qui favorisa son dessein et en cacha les apprêts. Non seulement les ennemis ne se doutèrent de rien, mais les Athéniens eux-mêmes, qu’il avait fait embarquer beaucoup plus tôt qu’ils ne s’y attendaient, s’aperçurent à peine qu’ils étaient partis. Bientôt l’obscurité s’étant dissipée laissa apercevoir les vaisseaux des Péloponésiens qui étaient à l’ancre devant le port de Cyzique. Alcibiade, qui craignait que la vue d’une flotte si nombreuse ne déterminât les ennemis à gagner le rivage, donne ordre aux capitaines de n’avancer que lentement ; et, prenant avec lui quarante galères, il se présente aux ennemis et les provoque au combat. Trompés par cette ruse, et méprisant son petit nombre, ils fondent sur les Athéniens et engagent l’action :