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lui échapper. Pharnabaze, qui était venu à leur secours avec son armée de terre, et qui combattait du rivage pour sauver leurs vaisseaux, ne put empêcher que les Athéniens ne s’emparassent de trente bâtiments ennemis, et ne reprissent ceux qu’on leur avait enlevés. Après quoi ils érigèrent un trophée pour consacrer cette victoire.

XXXVI. Alcibiade, enflé d’un succès si brillant, voulut, par ostentation, se montrer à Tisapherne dans tout l’éclat de son triomphe ; il fit provision de présents magnifiques, et alla le trouver avec un appareil digne d’un général. Il n’en fut pas reçu comme il l’avait espéré : Tisapherne, dont les Lacédémoniens se plaignaient depuis longtemps, et qui craignait d’en être un jour puni par le roi, jugea qu’Alcibiade venait fort à propos : et, pour se défendre, par cette injustice, contre les accusations des Spartiates, il le retint prisonnier. Mais, au bout de trente jours, Alcibiade, ayant trouvé le moyen de se procurer un cheval, trompa ses gardes, s’enfuit à Clazomène ; et, pour se venger de Tisapherne, il fit courir le bruit que c’était lui qui l’avait relâché. Il s’embarque aussitôt et se rend à la flotte des Athéniens, où il apprend que Mindare et Pharnabaze étaient ensemble à Cyzique. Alors il