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par Thrasybule, du bourg de Stire, qui ne le quittait pas, et qui, doué de la voix la plus forte qu’il y eût parmi les Athéniens, retenait par ses cris tous ceux qui voulaient partir. Un second service qu’Alcibiade rendit à sa patrie, et qui ne le cédait à aucun autre, c’est qu’ayant promis de faire tous ses efforts pour déterminer les vaisseaux phéniciens que les Spartiates attendaient du roi de Perse, à se réunir à la flotte athénienne, ou du moins à ne pas se joindre à celle des ennemis, il se hâla d’aller au-devant de ces vaisseaux ; Tisapherne, à son instigation, trompa les Lacédémoniens, et ne leur amena pas sa flotte, qui avait déjà paru auprès d’Aspende. Mais dans la suite Alcibiade fut accusé par les deux partis d’avoir détourné ce secours ; les Lacédémoniens surtout lui reprochèrent d’avoir conseillé au Barbare de laisser les Grecs se détruire les uns par les autres. Il n’était pas douteux que celui des deux peuples auquel se serait jointe une flotte si considérable n’eût enlevé à l’autre la victoire et l’empire de la mer.

XXXV. La tyrannie des quatre cents fut bientôt renversée ; et, les amis d’Alcibiade ayant