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était auprès de lui, informa celui-ci de l’avis que Phrynichus lui avait fait donner. Alcibiade envoya sur-le-champ à Samos pour accuser Phrynichus, qui, voyant tout le monde indigné et soulevé contre lui, et ne trouvant pas d’autre moyen de se tirer d’embarras, voulut remédier à ce mal par un mal plus grand encore. Il dépêcha tout de suite à Astyochus pour se plaindre de ce qu’il avait trahi son secret, et lui offrir de lui livrer les vaisseaux et l’armée des Athéniens : mais la perfidie de Phrynichus ne fit point de tort aux Athéniens ; Astyochus le trahit une seconde fois, et donna avis de tout à Alcibiade. Phrynichus, qui le pressentit, et qui s’attendait à une nouvelle accusation de la part d’Alcibiade, se hâta de le prévenir, et de dire aux Athéniens que les ennemis allaient bientôt les attaquer ; il les exhorta de se tenir tout prêts sur leurs vaisseaux, et de fortifier leur camp. Pendant qu’ils s’y disposaient, il leur vint de nouvelles lettres d’Alcibiade, pour les avertir d’observer Phrynichus, qui avait promis de livrer la flotte aux Lacédémoniens. Les Athéniens n’ajoutèrent pas foi à cette accusation ; il crurent qu’Alcibiade, qui savait tous les projets des ennemis, en profitait pour calomnier Phrynichus. Mais, quelque temps après, un des gardes d’Hermon ayant tué Phrynichus