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je suis en vie. » Les chefs d’accusation insérés dans la sentence étaient conçus en ces termes : « Thessalus, fils de Cimon, du bourg de Laciade, accuse Alcibiade, fils de Clinias, du bourg, de Scambonide, de s’être rendu coupable d’impiété envers les déesse Cérès et Proserpine, en contrefaisant leurs mystères, qu’il a représentés dans sa maison devant ses amis, revêtu d’une longue robe semblable à celle de l’hiérophante lorsqu’il découvre les choses sacrées ; en prenant le nom de ce pontife, en donnant à Polytion celui de porte-flambeau ; à Théodore, du bourg de Phégée, celui de héraut ; et à ses autres compagnons, ceux de mystes et d’époptes ; violant ainsi les lois et les cérémonies instituées par les eumolpides, par les hérauts et les prêtres du temple d’Éleusis. » Le peuple le condamna à mort par coutumace ; il confisqua tous ses biens, ordonna à tous les prêtres et à toutes les prêtresses de le maudire.

Parmi ces dernières, Théano, fille de Ménon, prêtresse du temple d’Agraule, s’opposa seule à ce décret, en disant qu’elle était prêtresse pour bénir et non pas pour maudire.

XXVII. Pendant qu’on prononçait contre Alcibiade ces décrets rigoureux, il était établi à Argos ; car en partant de Thurium il s’était