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discours, ou répétait les derniers mots, afin de penser à ce qu’il devait dire ensuite.

XII. Le grand nombre de ses chars et la quantité de chevaux qu’il entretenait lui avaient acquis aussi beaucoup de célébrité. Personne, avant lui, ni particulier, ni roi même, n’avait envoyé sept chars à la fois aux jeux olympiques ; mais l’honneur qu’il eut de remporter le premier, le second et le quatrième prix, selon Thucydide, ou le troisième, suivant Euripide, efface l’éclat et la gloire de tous ceux qui ont le plus brillé dans cette carrière. Voici ce qu’en dit Euripide dans une de ses odes :

Ô fils de Clinias, je célèbre ta gloire ;
Il est grand, il est beau d’obtenir la victoire :
Mais sur ton char, traîné par des coursiers fougueux,
Triompher par trois fois dans ces illustres jeux ;
Deux fois, de l’olivier la tête couronnée,
Par tes brillants succès voir la Grèce étonnée ;
Être de tes rivaux proclamé le vainqueur ;
Seul tu reçus des dieux cette insigne faveur.

Mais rien ne contribua tant à relever l’éclat de ses victoires que l’émulation des villes à son égard : les Éphésiens lui dressèrent une tente magnifique ; ceux de Chio nourrirent ses chevaux, et lui fournirent un grand nombre de victimes ; les Lesbiens lui donnèrent le vin, et lui entretinrent une table ouverte à tout le monde. Il est vrai que la calomnie, ou peut-